jeudi 11 décembre 2014

Au revoir et merci

                       Chers lecteurs,
            Bonsoir.
            J’ai annoncé dans mon article du 6 septembre dernier qu’une centaine de billets étaient prévus pour découvrir Facebook. Nous voilà arrivés au nombre fatidique de 100. Chose promise, chose due. J’ai produit un billet par jour pendant plus de trois mois sans jamais faillir à la tâche. Je me suis forcé de choisir des sujets variés et relativement intéressants.
            C’était, au début, une aventure pour explorer cet espace et c’est devenu, grâce à votre complicité, une expérience enrichissante. Je suis fort redevable à ceux qui, par leur fidélité, leur assiduité, leurs conseils et leurs commentaires, m’ont permis de tenir bon. Qu’ils trouvent tous, ici, toute ma gratitude.
           Alors, ce n’est pas sans émotion que je vous annonce la fin des activités régulières du « billet du soir » en tant que chronique quotidienne. Je suis appelé, dorénavant, à collaborer à la mise en page et à la finalisation de la publication de mon sixième ouvrage.
            Je garde un bon souvenir de cette expérience et je ne manquerai pas, in cha Allah, une fois mon ouvrage publié, de retourner à mes activités sur Facebook. Je vous informerai ultérieurement sur la forme que prendraient mes éventuelles productions.
            Je termine, non sans un brin de mélancolie, par ces vers d’un instituteur belge :
« C’est souvent triste,
Un bateau qui s’en va,
Un avion qui rejoint
L’horizon tout là-bas.
C’est souvent triste
Quand finit le chemin,
Quand on se dit : “Salut
D’un geste de la main.
Les aiguilles ont tourné
A l’horloge cruelle
Et le temps est venu
De se dire au revoir. »
(Thibault)

Mohammed Marouazi



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A propos des raiseaux sociaux.



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samedi 29 novembre 2014

Le grand-père rajawidadi

           Il y a quelques années, pendant le match du derby casablancais, j'ai regardé avec une grande stupeur les différents tifos et le mouvement des supporters. J'ai donné ainsi, à mes petits enfants, l'impression d'un homme dépassé qui a besoin de lumières.
           L'un d'eux, qui a l'habitude d'étaler ses connaissances à tout va, ne s'est pas fait prier; il a dit sur le ton d'un gars sûr de lui :
        Ce sont les Green Boys, les Winners, les Ultras Eagles 06, les R&b, les GreenGladiators, Al Bayt Al Ahmar...
            A vrai dire, c'était du nouveau dans le stade pour un vieux comme moi et j'avais l'air de revenir de Pontoise.
           Un autre petiot, qui semble vouloir me faire gorge chaude, m'a demandé:
       - Jady, raconte-nous un peu l'histoire de ces deux grandes équipes.
           J'ai répondu avec le courage et la conviction de celui qui veut défendre son statut :
       - Ces deux équipes ont été fondées par des militants de la résistance, des grands hommes tels que Benjelloun Touimi, Hmidou Al Watani, Mohamed Ben Lahcen Affani, Mahjoub Bensaddiq…
           L’Oie et l’Aigle furent leurs mascottes. Comme premiers dirigeants, elles avaient : Boujemaa Kadri, Haj Mohammed Benjelloun, Mekki Laârej, Abdellah El Ferdaous... et comme entraineurs : Kacem Kacimi, Abderahmane Belmahjoub, le père Gégo, Kadmiri, Bettach...
           - Oh! Tu en sais des choses, grand-père! Continue, continue, répond le plus mûr de la couvée.
J'ai ajouté:
           - Parmi les anciens joueurs de deux clubs, il y avait : Ould Aicha, Chtouki, Abdeslam, El Mahjoub, Mustapha Bettache, Beggar, 3cila, S'haita, Abdelmajid Dolmy , Zaki, Mustapha El Haddaoui , Bouderbala, Salaheddine Bassir , Fakhreddine, Roudani, Hoummane , Abdeslam El Ghrissi , Ben3bicha, Mjid , Naybet, Aliouate, Daoudi, Bhaija, Abrami, Fahmi, Hicham Mahdoufi, Issam El Adoua, Talal El Karkouri … Alors, êtes-vous satisfaits maintenant ?
           - Extraordinaire! Dis, papy, tu es Widadi ou Rajawi ?
           - Je vous cite les noms de quelques joueurs et je vous laisse deviner l'équipe que je préfère: Nadir Lamyaghri , Hicham Louissi, Abdellatif Jrindou, Ayoub Skouma , Mourad Aini, Abdelhak Ait Laarif, Omar Najdi , Mouhssine Moutouali, Omar Nejjary, Karim Fegrouche, Soufiane Alloudi…Alors, suis-je widadi ou rajawi ?
           Mes petits gars éclatent de rire avant de dire, en choeurs:
           - Mais tu divagues jady; tu confonds tout ; tu cites des joueurs appartenant aux deux équipes.
           - Justement, parce que, comme tous les marocains, j’admire le jeu technique, offensif et élégant de ces deux équipes et je suis par conséquent un rajawidadi.
            - Et le Difa3 alors? a répliqué le benjamin, le meilleur fan autoproclamé d'El Jadida.
           - Le DHJ est dans le coeur; je ne suis rajawidadi que pendant le derby casablancais.
           Mes petits enfants, pour qui mon image de marque s'était très nettement améliorée ; devraient dire: On a souvent besoin d'un plus vieux que soi.

Mohammed Marouazi



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Hommage aux vaillants enseignants de campagne

Je sais,
Tu quittes ton foyer pour une humble chaumière,
Tu te résignes, ainsi, à une vie de misère.
Tu assumes ta douleur et n'as pour infirmière
Que la sage bougie et sa faible lumière.

Je sais,
Point de four ! Pas de bain ! Et l'eau est rarissime;
Une condition pénible et un salaire infime.
Pour ce noble métier, il n'y a plus d'estime;
La conscience, seule, t'élève et te ranime.

Je sais,
Cette école perdue, ici, sur la colline,
Est exilée, isolée, unique et orpheline.
Loin de toute bourgade et des tentes bédouines,
Le toit parfois percé et les murs qui tombent en ruine.

Je sais,
Ton destin et le sien se trouvent confondus ;
Les douceurs de la vie, pour vous, sont défendues.
Vous êtes, tous les deux, soumis et assidus
Purgeant votre peine dans ce bagne perdu.

Je sais, mais rassure-toi,
La réforme de l’école est entre de bonnes mains ;
L’école communautaire est l'espoir de demain.
Offre, donc, ton présent à tes petits bambins ;
Ton seul devoir pressant : éclairer leur chemin.

Mohammed Marouazi



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Un enseignant dévoué : l’instituteur d’Albert Camus

           On entend souvent dire que «l'enseignant qui choisit ce métier par vocation, par passion ou attraction,...est une espèce qui se fait de plus en plus rare." On pleure nostalgiquement, comme dit Isabelle Stal, "sur les vieux maîtres si dévoués qui avaient la vocation et exerçaient leur sacerdoce comme d’humbles artisans."
           Je n'accepterai donc pour définition au mot "vocation" que celle donnée par Stendhal : "La vocation, c'est avoir pour métier sa passion." On ne peut parler d'enseignants qui se dévouaient pour leur métier sans évoquer M. Bernard, de son vrai nom M. Germain, l’instituteur d'Albert Camus, dont l’auteur parle si admirablement dans son oeuvre posthume: "le premier homme ".
           Comment ne pas se référer à ce maître qui insiste, qui, dans les années 20, a fait tout pour convaincre les parents à laisser leurs enfants continuer leurs études secondaires ?            Camus se rappelle ce discours qui n'a jamais cessé de raisonner dans sa tête : "...L'école primaire est la meilleure des écoles. Mais elle ne vous mènera à rien. Le lycée vous ouvre toutes les portes. Et j'aime mieux que ce soit des garçons pauvres comme vous qui entrent par ces portes. Mais pour ça, j'ai besoin de l'autorisation de vos parents. Trottez."
           Et le brave maître réussit à convaincre la grand'mère d'Albert et Albert fut admis et le maître de lui dire : "Bravo moustique, tu es reçu."            Où trouver des enseignants de la trempe de M. Bernard, qui, une fois sa mission accomplie, ne se désiste pas; il dit à Albert, en lui caressant la tête : "tu n'as plus besoin de moi, tu auras des maîtres plus savants. Mais tu sais où je suis, viens me voir si tu as besoin que je t'aide."
           Alors, Camus résume tout en cette phrase : "la classe de M. Bernard était constamment intéressante pour la simple raison qu'il aimait passionnément son métier."

           Et quand Albert camus reçut le Prix Nobel de littérature, il envoya à son instituteur, le 19 novembre 1957, cette mémorable lettre de reconnaissance :
           "Cher Monsieur Germain,
                      J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’en ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur. Mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse de toutes mes forces.

           Y a-t-il meilleure récompense pour le dévouement que la reconnaissance ?

Mohammed Marouazi
Méditations vespérales – Éditions Edilivre - 2012



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مشوار معلم زمان ـ الجزء الثالث

آخر يوم قبل الإحالة على التقاعد


ولما مالت الشمس للغروب واصفر جفن الأفق
ورن جرس آخر يوم
وقف المعلم يشيع صفوف الأطفال
فاغْرَوْرَقَتْ عيناه حتى حجب عنه النظر
ثم عاد إلى القسم ورجلاه مثقلتان، يصارع الهول
! ما أبلغ كلام الصمت وما أوحش صمت القسم
الطاولات كفيلق مشاة اصطف لنعي، والخزانة التي تأوي بقايا عِشْرةٍ ،تذرف دموعاًً من الغبار على سجل الدهر

المكتب الحزين انزوى لاعنا من يثق في دوام الحال وتحث الطاولات بقايا أوراق متناثرة تجسد تفاهة الأمر، والسبورة تحتضن في لوعة خطوط الراحل ككنز ثمين : عبارات كان لها معنى قبل رنين الجرس فصارت بعده بياضا على سواد
والمحفظة الوفية تضم بين دفتيها آخر القطوف ورسالة العزل
لا مكان اليوم لمن كان صوته يجلجل في رحاب هذا الفصل

ولما خرج المعلم من القاعة قاصدا باب الخروج
بدا وكأنه لا يملأ ثيابه
تخيل نفسه رقما شطب عليه
أو دفتر تلميذ امتلأ فألقي به في زاوية الإهمال
أو قنديلا انطفئ فتيله بانتهاء زيته

راح ما تبقى من ضوء اليوم وستر الظلام نهاية الفصل
وفي الغد جاء يوم جديد بأهله
ودبت الحياة في القسم كسالف العهد
وتوالت الأيام والأعوام
ونسي المعلم وزال خيال طيفه
كما نسي الاعتراف بسابق فضله

محمد مروازي



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mardi 25 novembre 2014

مشوار معلم زمان ـ الجزء الثاني

يلقي المعلم دروسا ويعطي وينفق بسخاء من دمه
من حسه، ومن رحيق أعصابه
ألأفواج تتوالى والقسم واحد
ما بال السبورة دائمة السواد
ورأس المعلم قد طار غرابه؟

كل يوم يستقبل وجوها ناضرة
ووجهه كل يوم يشحب
عجبا! غابت الثنايا والرباعيات عن تغره
وسوى الزمان أوتاره على جبينه المتجعد

ورغم كل هذا ، كلما حضر المعلم لقاء
أو تصفح كتابا، أو تلقى خطابا
إلا و ذُكِّرَ بما "يجب" عليه
"يجب" أن يجتمع في المعلم ما تفرق في البشر،
يجب أن يكون مَسْؤولاً
فقد كاد أن يكون رَسولاً
فكان دائما على الصبر والتضحية مَجْبولا
وكل الأفعال وإن كانت لازمة فقد "تعدت على" المعلم

! مسكين هذا المعلم
عليه أن يقبل التعين وإن كان في صقر
وأن لا يطالب بضروريات العيش كالبشر
عليه أن يركب الدواب
ويبحث عن مدرسته الفرعية في سراب
ويضحي بالشباب، حتى يفقد الصواب

ورغم كل هذا، قالت الناس: المعلم ثرثار
قلت: أَجْبَرُوهُ على المبالغة في الإفصاح ودقة الشرح
قالوا: المعلم بخيل"
فقلت: أبداً، إذا كان التدبير بُخْلاً فنعم البخيل
قالوا: قد صَغُرَ عقل المعلم بسبب معاشرته للأطفال
فقلت ثائراً: فهل هناك في الكون أنبل من براءة وطهر الأطفال؟
قالوا وقالوا فأجملت الجواب وقلت: " فإن كان المعلم قد امتص عيوب الأطفال، كما زعمتم، فيكفيه فخراً أنه قد أفرز من روحه محاسن الأخلاق لصنع الرجال
محمد مروازي

dimanche 23 novembre 2014

مشوار معلم زمان ـ الجزء الأول


وقف المعلم أمام سبورة سوداء تدكي بياض وزرته
وهو يتلقف الصفوف بعينين ثاقبتين
تزدحم فيه المعارف ولا يحبسها
. سوى خيط واهن من الصبر

هو بطل درسه والمنتج والمخرج
هو المدرب و اللاعب و الحكم

القسم كالخلية يهدر
والمعلم بحيوية القسم ينعم
ويستمد طاقته من طاقة الأطفال
وهل طاقة الأطفال تنفد؟

يكتب المعلم وخيار القسم تُخَمِّنُ العِبارَةَ قبل الرسم
ورحيق الطباشير يتناثر في الهواء
حتى إذا التطم بالشعاع المتسلل من النافذة
برز كذرات علم متفتت
تتبع الشعاع في انحنائه
حتى يسقط بعيدا قرب قنينة الحبر

يشرح المعلم ، وكل يوم يشرح
كم مرة قال :اجلسوا
كم مرة قال: أنصتوا
كم مرة قال:"صحيح" وابتسم
كم مرة قال:" خطأ" وانهزم
كم مرة، رغم السقم
جمع أشلاءه وحضر
كم مرة عوض نومه بالسهر
كم من طبشور قد أفنى و كم أتم من قلم
كم من عرق، كم من ألم
كم من نبتة قد غرس
كم مرة دق الجرس
(يتبع)

محمد مروازي



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